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Faire le tour de Taïwan à vélo et admirer le parc national de Taroko

Faire le tour de Taïwan à vélo et admirer le parc national de Taroko

Nous n’avions jamais prévu d’aller à Taïwan.

C’est grâce à Fabienne et Benoît du blog novo-monde, que nous avons posé les pieds sur cette merveilleuse île. Ils racontaient que la côte Est était le paradis pour les voyageurs à vélo. Ça nous tentait depuis un bon moment et nous ne les remercieront jamais assez !

De plus, j’avais lu sur le net que Taïwan cherchait à promouvoir le tourisme à vélo, c’était l’occasion rêvée de se lancer.

Une fois sur place, nous avons vite compris, que la « tradition » était de faire le tour de l’ile à deux roues. Des sites expliquaient que c’était faisable en 9 jours. Nous en avions 11 devant nous.

Lors de notre couchsurfing, nous avons rencontré Peter qui avait réalisé ce trajet 7 fois. Il était super content de partager son expérience et ses conseils. Avec toutes ces informations, nous avons planifié notre périple : pas moins de de 1000 km et nous sommes partis sereins. (On vous met toutes les informations pratiques en fin d’article).

Ça c’était la théorie ! La réalité fût un tout petit peu différente 🙂

Louer un vélo à Taïwan

La première étape et pas des moindres, c’est de trouver de bons vélos.

Tous les sites vous parleront de la firme GIANT, le magasin spécialisé dans la vente et la location de vélo, que vous trouverez dans une grande partie des villes de Taïwan.

Le grand avantage, c’est que vous pourrez prendre et déposer le vélo dans les villes que vous voudrez. Mais honnêtement, dans la réalité, je n’ai jamais entendu parler d’un étranger qui avait réussi à faire affaire avec eux.

Nous n’avons pas fait exception.

Le premier challenge consistait à trouver un vendeur qui parlait anglais. Mais il nous a gentiment expliqué, qu’ils étaient complet pendant 2 mois… Je vous avoue qu’on est resté très sceptiques sur ce sujet car hors saison touristique avec une vitrine qui proposait une quinzaine de vélo, nous avons eu du mal à comprendre.

Quant au deuxième magasin, ils nous ont répondu très froidement que ce n’était juste pas possible…

C’est à Tamsui (la vieille ville de Taipei) dans un tout petit magasin que nous avons trouvé un très bon plan. Un vieux Monsieur souriant et adorable nous a loué des vélos pour 120 $ taïwanais par jour (3,5 euros environ). Même s’il ne parle pas anglais, il a tout fait pour communiquer et il y a toujours quelqu’un dans les environs pour aider à traduire.

ou louer un velo a taiwanPour ce prix-là vous avez :

  • un super vélo Giant (surement récupéré et retapé)
  • un casque
  • un antivol
  • une chambre à air (à rembourser en cas d’incident)
  • une pompe
  • des outils
  • deux sacoches à l’arrière
  • des lumières
  • le choix de la selle (dure ou molle)

Nous avons simplement ajouté le prix dérisoires de 2 tendeurs ( 2 euros )

Les vélos sont dans un parfait état, il a vérifié et changé les freins le jour même devant nous et tout était graissé. Il a même proposé des sacoches plus grosses pour mon homme.

Après 500 km, nous n’avons rien à redire sur ces vélos. Nous vous le conseillons sans hésitation.

Jour 1 – Le départ fût un vrai calvaire (60 km)

le tour de taiwan a velo keelungUne fois nos vélos sous la main, c’est avec plein d’enthousiasme que nous avons démarré notre voyage depuis Tamsui.

J’avais sous-estimé ce que cache un voyage à vélo et ce premier jour fût une vraie torture.

D’une, il m’a fallu du temps pour apprivoiser mon destrier (oui, je suis très longue à la détente…) et de deux, la météo ne nous a pas montré son meilleur visage. Je voyais la mer se déchainer et les éoliennes tournaient à plein régime, pendant que nous luttions face au vent pour grappiller quelques kilomètres.

Si seulement, les prévisions d’Internet s’étaient révélées exactes, je n’aurai peut-être pas souffert autant. Mais les routes étaient rarement agrémentées de pistes cyclables et loin d’être plates. Les voitures nous frôlaient et les côtes qui s’enchaînaient ont mis ma concentration et mes forces à rude épreuve.

Je me suis surprise à méditer en roulant, toutes mes pensées me frôlaient et je n’étais concentrée que sur ma respiration. Malheureusement cela n’a pas duré assez longtemps… Les premières douleurs sont apparues avant que la journée touche à sa fin. Nous avons donc trouvé notre premier campement dans un port qui a très bien fait l’affaire.

Ce premier jour s’est terminé, j’étais déjà épuisée.

coucher de soleil tour de taiwan a velo

Jour 2 – Je prends doucement le rythme (80 km)

Les douleurs se sont amplifiées. Ceux qui ont déjà fait une journée entière de vélo comprendront. Moi, c’était ma première fois. J’avais beau faire 20 minutes de vélo tous les jours à Bordeaux, ce n’était rien comparé au challenge qu’on s’imposait maintenant. Mes cuisses, mes fesses et mes genoux n’ont rien compris et j’ai essayé de les écouter en m’arrêtant à de nombreuses reprises.

Malgré les douleurs lancinantes et des pentes qui me semblaient (subjectivement) insurmontables, j’ai pris un bon rythme. 80 km nous ont mené jusqu’à Toucheng, où nous avons trouvé face à la mer, un spot très agréable qui nous a protégé de la pluie.

tour de taiwan a velo camping tente

Jour 3 – Enfer, inconscience et adrénaline (90 km)

La journée avait super bien commencé, des kilomètres de plat nous ont permis de rattraper un peu de « temps perdu ». Sauf que nous avons très vite déchanté.

Suao Harbor fût le début de l’enfer. Nous avons entamé la route 9 très optimistes : un kilomètre est passé, je me disais que ça finirait par s’arrêter. Mais jamais …

Nous étions au milieu des montagnes, sur des pentes à 12% environ qui s’enchaînaient sans que nous n’en voyions la fin. Les deux premiers jours n’étaient qu’un échauffement. Heureusement, les voitures ralentissaient et leurs passagers nous encourageaient.

« Mais bordel … Aidez-nous au lieu de nous motiver !!! »

C’était super gentil de leur part, mais c’était tellement dur pour moi que sur le moment, j’ai détesté leur sourires…

La vue a pourtant adoucit mon calvaire, car l’île se dévoilait sous nos yeux, pour notre plus grand plaisir.

vue de suao harbor tour taiwan velo

J’en avais tellement marre de monter que je voulais absolument en finir quel qu’en soit le prix… Il était hors de question, que je continue le lendemain.

Quelle bonne idée j’ai eu là…

Mal aiguillé par un passant, nous avons pris du retard et avons finis notre périple dans la nuit sur une route de montagne remplie de camion, au bord d’un précipice… Heureusement toutes les voitures faisaient toujours très attention à nous.

J’ai rarement eu aussi peur et ce jour-là, j’ai découvert l’adrénaline. C’est la seule chose qui me forçait encore à pédaler. Je suis arrivée en ville, sous le choc, incapable de bouger davantage ou même de parler.

C’est ce soir-là que nous avons été voir la police pour leur demander où nous pouvions dormir. Ils nous ont ouvert une école publique avec un grand sourire. Nous avons eu accès à l’eau (chaude et froide) et au wifi.

Nous avons été impressionné par la qualité des écoles à Taïwan, elles sont grandes, belles, il y a de grands terrains de sport et souvent très colorées et ludiques.

tour de taiwan a velo dormir ecole

Jour 4 – Récompense : les gorges de Taroko (45 km)

Ce jour-là, nous nous sommes imposés une journée tranquille, car nous en avions vraiment besoin. C’est très gentiment que nous sommes arrivés aux gorges de Taroko : la grande récompense de ces quelques jours de galères.

Le trajet comporte aussi des pentes, mais rien en comparaison avec ce que nous avions fait la veille.

Les gorges sont justes splendides, on a pris le temps de s’arrêter à plusieurs reprises et d’en profiter.

visiter le parc national de taroko

Il y a de nombreux treks à faire, mais aucun endroit sécurisé pour y laisser les vélos (petite déception).

dormir camper parc national de tarokoles gorges de taroko a velovue des gorges de taroko a velo

Jour 5 – La route 11 sous le soleil (90 km)

Repartir du camping a été une partie de plaisir. C’est en me laissant porter par la pente, les cheveux au vent, que j’ai réalisé à quel point l’aller n’avait été qu’un faux plat pendant des kilomètres. Je n’étais pas très à l’aise avec le précipice à ma droite, mais ça rendait l’expérience encore plus impressionnante.

À Hualien, nous avons dû faire un choix : longer la côte sur la route 11 où nous enfoncer dans les terres sur une des routes 9 ou 193. Nous avons choisi de prendre la 11, la vue est belle, mais rien de plus que ce que nous admirions depuis le début. Et le retour en train nous a fait regretté notre choix.

Jour 6 – Arrêt forcé (90 km)

tour de taiwan a velo gorges de taroko

Le beau temps nous souriait enfin. Non pas que nous avions eu du temps pourri, mais le soleil n’était pas toujours au rendez-vous et le brouillard masquait souvent les côtes.

Malheureusement, c’est ce jour là que le genou de Guillaume a commencé à lâcher. Il a voulu continuer mais j’ai été catégorique : un genou c’est trop important et trop long à soigner en cas de pépin.

L’idée c’était de dormir à Chenggong, mais vu l’accueil de la police et le mauvais pressentiment que nous avons ressenti, nous avons poussé un peu plus loin, pour trouver un vrai « coin camping » chez les flics.

J’ai redécouvert le plaisir simple de prendre une douche chaude et je vous jure que nous avons même eu le privilège de se faire servir à manger par l’officier de service.

Jour 7 – Dormir dans une gare privatisée (40 kms)

Nous sommes arrivés tant bien que mal jusqu’à Taitung et après 500 kilomètres dans les pattes, c’était la dernière étape de ce challenge.

Guillaume se sentait super déçu, mais je prenais ça avec le sourire. J’étais tellement fière de moi. Car certes, nous n’avons pas fait le tour de l’île, mais c’est plutôt une belle réussite pour des débutants non ?

C’est sur ces belles pensées que les difficultés ont commencé :

  • Internet vantait la facilité de prendre le train avec un vélo, mais avec un petit budget … pas aussi simple
  • Trouver un lieu pour planter la tente en pleine ville …
  • Organiser la suite du voyage, vu qu’il nous restait 4 jours à combler

C’est Eric, un employé de la gare, qui nous a sauvé d’à peu près toutes ces galères. En cherchant sur tous ses ordinateurs, il nous a trouvé deux trains au tarif très alléchant. Il était tout penaud de ne pas pouvoir nous héberger, car il loge dans un mini appartement au-dessus de la gare. Mais il a remué ciel et terre pour nous trouver une solution. C’est avec, une nouvelle fois, l’accord de la police qu’ils ont accepté de nous laisser dormir dans la gare qui est pourtant fermée au public.

Couchsurfing a joué son rôle à merveille pour les 3 nuits suivantes.

Jour 8 à 10 – Repos forcé bien mérité

Looongue nuit et looongue journée … La gare a fermé vers 1h et a rouvert à 5h du matin. Je vous passe les détails de cette courte et inconfortable nuit.

Heureusement, notre CS nous a accueilli avec beaucoup de générosité et chouchouté pendant nos 2 jours chez lui. Il nous a préparé à manger, fait goûter des mets locaux et laissé les clés de sa maison.

tour taiwan velo taitung nourriture

Nous nous sommes un peu promené dans Taitung, mais la ville n’a pas grand chose à offrir. Toutes les attractions sympas à faire sont aux alentours et nous aurons l’occasion d’y retourner d’ici peu.

Jour 11 – Retour à la case départ

prendre le train avec velo a taiwanEric a de nouveau été très prévenant, il nous a accompagné avant même l’ouverture des portes dans le train et nous a salué avec une pointe d’envie dans la voix. Il rêve de voyage, mais ne trouve personne pour l’accompagner.

Nous ne sommes malheureusement pas arrivé à le convaincre de partir seul ou de se joindre à nous.

Le trajet fût très agréable et les paysages colorées. Cette route auraient définitivement mérité qu’on s’y attarde à vélo. Taïwan nous narguait et commençait à immiscer un léger murmure dans nos têtes :

Il faudra revenir les amis

vue cote est taiwan route 9 route 193

Après avoir rendu les vélos, nous avons rejoint nos futurs hôtes. Mais ça c’est une autre histoire …

Informations pratiques
Nos étapes - Cliquez pour les afficher

Jour 1 – De Tamsui à Keelung :

Dormir : Camping sur le port

Route : Les pentes restent correctes mais il n’y a pas de pistes cyclables tout le temps.

Conseils : partie sans grand intérêt, privilégiez la route 1.

Jour 2 – De Keelung à Toucheng :

Dormir : On a campé sur les quais face à la mer.

Route : même type de montée, plutôt facile ne pas se fier au discours d’Aline qui était déjà morte

Jour 3 – De Toucheng à Heling

Dormir : On a campé dans l’école primaire après avoir été demandé à la police.

Route : Les premiers kilomètres jusqu’à Suao Harbor sont plats et les routes sont larges

puis jusqu’à Dongao : une dizaine de kilomètre de montée dangereuse

jusqu’à Nanao : 4km de montée + 1 tunnel/travaux (dangereux) mais une super descente pour finir

jusqu’à Heling : quelques descentes, mais principalement de très longues montées

Il n’y a aucune piste cyclable tout du long.

Conseils : route à éviter absolument si vous êtes débutants ! Faire cette portion en plusieurs fois : Nous vous conseillons de vous arrêter aux alentours de Nanao, il y a un coin de Nature juste après la ville où l’on peut facilement poser la tente.

Jour 4 – De Heling aux Gorges de Taroko

Dormir : Camping de Lyushi, gratuit aux gorges de Taroko, toilette dans le petit magasin.
D’autres campings proposent des douches et le wifi mais sont payant et il faut généralement réservé à l’avance.

Route : 15 km de faux plat, pas simple pour un débutant mais surmontable.

Jour 5 – Des Gorges de Taroko à Jiqi

Dormir : Camping dans l’école à côté du poste de Police

Route : simple, pistes cyclable tout du long

Conseils : prenez la route 9 ou 193 : la côte n’a rien de plus à offrir que tout ce qui a été fait avant

Jour 6 – De Jiqi à Duli

Dormir : Nous avons dormi directement au poste de police qui a un coin et des douches réservées pour les voyageurs.

Route : Très accessible et pistes cyclable tout du long

De beaux points de vue

Nous avons trouvé une douche libre d’accès sur la route.

Jour 7 – De Duli jusqu’à Taitung

Dormir : nous avons dormi dans la gare, la police n’a pas de lieu exprès. Donc soit vous dormez en dehors de la ville, prévoyez un CS ou une auberge 🙂

Route : rien à dire, la route est adaptée.

Où louer un vélo

Nous avons loué nos vélos dans un magasin à côté de la station Tamsui.

Adresse

Site web en Chinois

Où dormir

Il n’y a pas de lieu de camping à proprement dit, mais il est assez facile de trouver des spots pour poser la tente.

Si vous ne trouvez rien, allez au poste de police le plus proche, ils ouvriront une école ou vous trouveront un coin à l’abris, la plupart du temps avec wifi et eau courante. Cela fonctionne très bien sur la côte Est.

Où Manger

Ne vous chargez pas pour rien, Taïwan regorge de combinis (7/11, Ok Mart, Family Mart) qui proposent des repas très bon marchés

Où trouver Internet

Internet est disponible gratuitement dans toutes les écoles et gares de Taïwan. Il vous suffit d’avoir un compte visiteur. Pour cela, rendez-vous à Taipei ou dans une grande ville pour ouvrir un compte gratuitement à l’office du tourisme 🙂

Où recharger son smartphone

La plupart des combinis sont équipés d’ATM ou photocopieuse. Il suffit de brancher votre smartphone sur la prise USB de ces appareils 🙂
Des prises sont parfois accessibles, en demandant poliment on vous le refuse que très rarement.

Prendre le train avec son vélo

Vous ne pouvez pas prendre tous les trains avec un vélo. Certains demandent une housse de vélo où un vélo démontable.

Nous avons payé le retour Taitung – Taipei avec nos vélos un peu moins de 40 euros pour deux personnes (les places pour les vélos sont moitié prix).

Vous pouvez trouver tous les trains accessibles au vélo ainsi que leurs horaires et prix sur ce site.

Un article un peu long, car beaucoup d’informations pratiques. J’espère ainsi que vous y trouverez l’envie d’aller visiter Taïwan et de louer un vélo pour un jour ou plus.

8 commentaires

  • Répondre
    12 septembre 2015

    Super idée de faire un périple à vélo comme ça ! Pour nous c’est pareil nous sommes grands débutants donc bon, pas sûr qu’on se lance tout de suite dans une telle aventure mais vos infos sont très pratiques 🙂 merci !
    Laure Articles récents…Constantine : Bilan de la semaineMy Profile

    • Répondre
      Auteur
      12 septembre 2015

      Pour être honnête, je crois que je n’ai pas réalisé dans quoi nous nous étions embarqués… Ce n’est qu’une fois sur la route que je m’en suis aperçue ^^ Mais c’est aussi grâce à cette insouciance que j’ai pu aller si loin je pense.
      En tout cas, c’est une bonne expérience que je te recommande même sur quelques jours 🙂

  • Répondre
    17 septembre 2015

    Elle avait l’air tellement chouette cette aventure à vélo !

    • Répondre
      Auteur
      23 janvier 2016

      Merci de nous avoir lu, je suis heureuse de voir que j’ai pu retranscrire ce périple : effectivement une belle aventure 🙂

  • Répondre
    15 décembre 2015

    J’avais aussi suivi le voyage de Fabienne et Benoit lorsqu’ils sont allés faire la Tawain à vélo et j’avais trouvé l’idée plutôt originale. Rare sont les voyageurs qui font cela et ça c’est plutôt rare de nos jours 🙂 Je l’envisage aussi pour mon voyage d’une année à venir. Une manière différente de découvrir un endroit.
    Rachel – Blog voyage Découverte Monde Articles récents…Route de la Soie : Mon voyage au Gansu en Chine (partie 1)My Profile

    • Répondre
      Auteur
      23 janvier 2016

      Effectivement c’est assez rare, même s’il y en a quand même quelques uns sur la route.
      Cela donne une saveur particulière à un voyage, c’est vraiment une autre manière de se déplacer : beaucoup plus libre. Je ne peux que le conseiller.
      Même si maintenant c’est la marche que j’aimerai tenter. Je garde le projet en tête pour une autre destination 🙂

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