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La Mongolie : Pays de fierté et de liberté

La Mongolie : Pays de fierté et de liberté

La Mongolie… ce pays qui fait souvent rêver.

Il fait trois fois la superficie de la France, mais est bien moins peuplé. Les reportages télé nous le décrive encore authentique avec ses chevaux sauvages, ses yourtes, ses steppes à perte de vue et l’hospitalité des locaux. Derrière ce tableau idyllique se trouve une réalité parfois dure et impitoyable. Des bidonvilles d’Oulan-Bator à la vie nomade, il y a des écarts indescriptibles. Un quotidien difficile dans lequel nous avons accepté de nous immerger pour en comprendre les prémices.

Je parlerai surtout de la vie que nous avons expérimentée dans un ranch, à la campagne, loin d’Oulan-Bator, qui a fait que la Mongolie nous a marqué à jamais.

Avez-vous vu le reportage de Rendez-vous en terre inconnue avec Bruno Solo ? Batbayar, leur hôte intraitable, leur a mené la vie dure, mais ils ont pourtant réussi à créer une belle relation amicale. Ces images nous ont replongées dans notre propre expérience et elles donnent une idée de ce que nous avons vécu au ranch.

La liberté et la fierté des mongols font de ces gens un monde à part entière dans lequel on choisit de se plier aux règles pour en apprécier toute l’intensité.

La fierté

Leur dose de travail quotidien ferait frémir plus d’un Français, de 6 heures du matin jusqu’à 6 heures du soir (parfois même plus), les journées s’enchaînent en accumulant les tâches. Malgré des jambes douloureuses et souvent déformés par l’ostéoporose (une conséquence d’un régime constitué principalement de protéines animales et d’un manque de légumes), ils sont debouts et vaillants face à l’eau qu’il faut récupérer tous les jours, face à leur troupeau qu’il faut réunir et protéger, face à la famille dont il faut prendre soin et face aux imprévus incessants.

Une enfant de 12 ans monte à cheval comme si c’était une continuité de son corps, sait cuisiner, traire, chasser, faire du feu. Là où un enfant de chez nous serait désemparé, elle pourrait survivre en pleine nature. Cette même jeune fille peut passer de la femme à l’enfant en une fraction de seconde, nous donner des ordres sans un regard le matin même puis se mettre à jouer innocemment avec nous l’après-midi.

la liberte en mongolie

On nous en demandait tellement, qu’il nous a été difficile de comprendre ce qu’on attendait de nous. Mais finalement ça nous a paru comme une évidence : la vie c’est comme ça. Pourquoi nous demanderaient ils moins que ce qu’ils leur paraient évident ? La plupart ne savent même pas ce qu’est un jour de congés.

Ici on vit pour travailler, là où nous, occidentaux, travaillons pour vivre.

Pas affaiblis par un travail de titan, ils sont fiers et ils ont de quoi être fiers. Fiers de la besogne qu’ils accomplissent tous les jours, fiers de la nature qu’ils ont sous les yeux, fiers de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font. Parmi toutes les personnes que nous avons croisées, elles avaient toutes cette flamme dans les yeux et cette passion dans la voix en nous racontant leur histoire.

pompier mongolie fier de son paysQue ce soit une guide locale rencontrée par l’intermédiaire d’une amie, qui ne s’arrêtait pas de parler de l’histoire de son pays juste pour le plaisir de partager gratuitement. Que ce soit un voyageur dans le train qui nous raconte qu’il est pompier et nous montre les voyages en Mongolie qu’il a fait. Que ce soit nos hôtes au ranch, qui clament haut et fort tout ce qu’ils ont construit de leurs propres mains. Que ce soit la cuisinière qui nous fait goûter avec un immense sourire, les conserves qu’elle a mis des heures à préparer il y a quelques semaines.

Ils aiment leur pays et leur fierté ressort dans leur sourire et leur bonne humeur.

La liberté

aline guillaume lemondeadeux mongolie

La deuxième chose qui nous a le plus marqué en Mongolie, c’est la sensation de liberté que nous avons ressenti. Il suffit de voir les chevaux galopant dans les steppes, de voir les animaux sans enclos et les yourtes parfois posés au milieu de nulle part. Tellement libre, qu’ils font ce qu’ils veulent, guidé par le travail qui leur permet de vivre. Il n’y a pas de notion de retard, même arriver le jour d’après n’est pas grave, le principal étant d’arriver.

Loin de la vie urbaine, on vit au rythme des bêtes et de la nature, on se lève avec le soleil, on se couche avec lui, quelques nouvelles du monde par-ci par-là n’influencent pas le quotidien : ici c’est ailleurs, une bulle de Nature dans laquelle on vit en harmonie.

Pas besoin de paperasse ou d’autorisation, une fois qu’on a son terrain, on fait ce qu’on veut. On construit, on détruit, on plante ou on élève. Animiste, ils respectent la terre qui nourrit leur bétail et leur fournit l’eau.

Le sang nomade coule dans leur veine, même ceux qui ont quitté les plaines. Cette liberté d’aller et venir existent aussi en ville : ils ont pour habitude de déménager tous les 10 ans environ. Pour les nomades, la yourte est adaptée à ce type de vie, elle est démontable en 10min.

Le bétail est en total liberté de mouvement, c’est l’homme qui s’adapte à ses bêtes. Elles vagabondent nuit et jour et c’est à l’aide d’une longue-vue que l’homme les cherchent pour ensuite les rapatrier. Il parcourt parfois des dizaines de kilomètres pour récupérer une de leur bête.

Les chevaux quasi aussi nombreux que les hommes sont quant à eux semi-sauvage, ils sont montés de temps en temps pour éviter qu’ils ne retombent complètement à l’état sauvage. Leur mouvement de tête incessants donnent l’illusion que même montés ils n’en font qu’à leur tête.

chevaux sauvages mongolie

Cette volonté de laisser les animaux à demi sauvages est pourtant en total contradiction avec la manière dont ils peuvent malheureusement les traiter. Même si un animal n’est tué qu’en cas de nécessité (argent ou nourriture), et respecter pour ce qu’il fournit (lait, viande, monture, garde), il n’en reste pas moins que les traitements subis sont parfois inhumains. Abandonnés dès leur plus jeune âge car les chiennes seraient un fardeau, les chevaux sont frappés et battus à sang pour pouvoir les monter, cogner car ils ne réagissent pas comme on l’attend ou encore castrés à vif… Les exemples ne manquent pas et ternissent l’image de la liberté observée en Mongolie.

On est aussi libre de maltraiter un animal car ils n’ont aucun droit…

La liberté mais à quelle prix?

Cette liberté existe certes, mais elle n’existe qu’à partir du moment où on accepte d’en payer le prix : vivre dans un climat rude et froid allant jusqu’à -40°, accepter la dose de travail colossal et des tâches sans fin.

Une liberté que de plus en plus de nomades choisissent d’abandonner pour rejoindre Oulan-Bator, pensant y trouver des conditions de vie plus idylliques. Mais la réalité ressemblent davantage à des bidonvilles, à des yourtes entassées les unes sur les autres dans l’insalubrité et sous la pollution qui contamine la capitale. Ces quartiers aux alentours de la ville, sont en perpétuelle expansion et sont en train de recouvrir les collines environnantes.

quartier bidonville oulan bator
© Noémie Sicard

La population cherche à rejoindre « le monde moderne », tout en essayant de garder son authenticité. Pourtant, les marques de luxe, les grosses voitures, les beaux immeubles remplissent le centre d’Oulan-Bator créant des écarts entre la ville et la campagne qui se creusent un peu plus chaque jour.

Malgré tout, certains ont à coeur de maintenir le rythme et leurs conditions de vie nomades ou non, pour une vie plus libre dans la Nature.

Concrètement, ce mélange de liberté et de fierté font de ce peuple un monde dans lequel nous avons aimé apprendre et vivre. Et vous, comment avez-vous vécu votre séjour en Mongolie ?

(Pour aller plus loin, je vous invite à regarder ce film, le chien jaune de Mongolie. Plus un reportage qu’une fiction, il est joué par des locaux et il décrit la vie d’une famille nomade.)

4 commentaires

  • Répondre
    25 août 2015

    La Mongolie doit vraiment être une expérience de fou à faire, ca doit être vraiment unique de dormir dans une yourte au milieu de nulle part…
    Week-end Evasion Articles récents…Pourquoi aller à la montagne en été ?My Profile

    • Répondre
      26 août 2015

      C’est un monde à part entière, on a vraiment aimé s’y immerger. Il y a encore tellement de choses à découvrir qu’on souhaite y retourner dès qu’on en aura l’occasion.
      Et c’est sur que nos 2 nuits dans la yourte en pleine nature sont gravées dans nos mémoires 🙂

  • Répondre
    16 mars 2018

    Bonjour Aline, je serais interessée moi aussi par du Woofing en Mongolie, et pourquoi pas chez Minjee et Martin, j’ai conscience de la charge de travail etc.. mais ce que je ne pourrais pas supporter c’est des animaux battus… (en particulier les chevaux car je sais qu’on peut les dresser en douceur) vous êtes vous retrouvée souvent spectatrice d’une telle situation? Le font-ils devant les woofers? pensez-vous qu’ils laisseraient un woofer intervenir s’il sait le faire d’une autre façon? (j’ai cru comprendre qu’ils avaient leurs propres règles, impossible à contredire)
    Merci d’avance,
    Marion

    • Répondre
      3 août 2018

      Bonjour Marion,

      Je réponds avec un peu de délai à ce message.
      j’avoue avoir vécu quelques situations désagréables en ce sens… je n’ai pas toujours été à l’aise.
      Je ne sais pas à quel point il serait ouvert à d’autres façon de faire.
      J’imagine que c’est au cas par cas, peut-être en le définissant dès le début par le biais des mails ou autre ?

      Je serais intéressée d’avoir votre propre retour sur ce sujet.

      Bon séjour en Mongolie en tout cas

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